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La consommation de télévision peut prédire un dysfonctionnement social à l’adolescence

Source : http://nouvelles.umontreal.ca/article/2016/09/13/liens-etablis-entre-television-petite-enfance-et-dysfonctionnement-social-a-l-adolescenc/

Les jeunes enfants qui regardent trop la télévision sont plus à risque d’être pris pour victimes et d’adopter un comportement agressif et antisocial à l’égard des autres élèves à l'adolescence.

Les résultats d’une nouvelle étude dirigée par Linda Pagani, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, démontrent que les jeunes enfants qui regardent trop la télévision sont plus à risque d’être pris pour victimes et socialement isolés ainsi que d’adopter un comportement agressif et antisocial à l’égard des autres élèves à l’âge de 13 ans.


«On ignore dans quelle mesure la consommation excessive de télévision en bas âge – un moment particulièrement déterminant pour le développement des zones cérébrales régulant l’autocontrôle de l’intelligence émotionnelle – peut nuire aux interactions sociales», explique Mme Pagani.


«La détection des facteurs précoces modifiables qui influent sur le bien-être ultérieur de l’enfant représente un important objectif en matière de santé individuelle et communautaire. Étant donné que l’établissement de relations solides avec ses pairs, la bonne entente avec les autres et la construction d’une identité sociale positive au sein d’un groupe constituent des éléments essentiels d’une transition réussie vers l’adolescence, nous avons entrepris d’examiner l’influence à long terme de la consommation de télévision durant la petite enfance sur quatre indicateurs clés de dysfonctionnement social chez des jeunes de 13 ans au développement normal», ajoute-t-elle.


Pour ce faire, Linda Pagani et son équipe se sont fondées sur l’information fournie par des parents quant aux habitudes télévisuelles de leurs enfants à l’âge de 2 ans, puis elles ont examiné les expériences sociales rapportées par ces enfants à l’âge de 13 ans.


«En grandissant, les enfants qui avaient beaucoup regardé la télévision étaient plus susceptibles de préférer la solitude, d’expérimenter la victimisation par les autres élèves et d’adopter un comportement agressif et antisocial envers ceux-ci à la fin de la première année du secondaire. La transition vers l’école secondaire est une étape cruciale du développement des adolescents. Nous avons observé que la consommation excessive de télévision à 13 ans a tendance à compliquer la situation, ajoutant des risques supplémentaires de dysfonctionnement social», démontre la chercheuse principale de l’étude.


Mme Pagani et les coauteurs de l’étude, François Lévesque-Seck et Caroline Fitzpatrick, ont tiré leurs conclusions après avoir examiné les renseignements relatifs à une cohorte d’enfants nés au Québec entre 1997 et 1998 ayant fait l’objet d’un suivi longitudinal. L’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec est un ensemble de données publiques coordonné par l’Institut de la statistique du Québec.


Les parents des 991 filles et des 1006 garçons de l’Étude ont indiqué le nombre d’heures passées devant la télévision par leurs enfants lorsqu’ils avaient deux ans et demi.

À 13 ans, ces mêmes enfants ont attribué une cote à leurs difficultés relationnelles liées à la victimisation, à l’isolement social, à l’agression intentionnelle et planifiée des autres ainsi qu’à un comportement antisocial.


L’équipe de Mme Pagani a ensuite analysé ces données afin de cerner tout lien important entre de telles difficultés et la consommation précoce de télévision, et ce, en écartant de nombreux facteurs de confusion possibles : «Notre objectif était d’éliminer toute autre caractéristique préexistante de l’enfant ou de la famille qui aurait pu jeter un autre éclairage sur nos résultats», poursuit la chercheuse.


La télévision est un passe-temps courant chez les enfants en très bas âge et la consommation de certains jeunes enfants visés par l’étude excédait les seuils recommandés d’exposition aux écrans.


Le dysfonctionnement social chez les jeunes préoccupe de plus en plus les travailleurs des secteurs de l’éducation et de la santé publique. Selon Mme Pagani, les aptitudes sociales comme le partage, la valorisation et le respect qu’on inspire à autrui sont ancrées dans la petite enfance.


«En bas âge, le nombre d’heures d’éveil dans une journée est limité. Par conséquent, plus l’enfant passe du temps devant un écran, moins il a de temps pour le jeu créatif, les activités interactives et d’autres expériences sociocognitives fondatrices. Une vie quotidienne active à l’âge préscolaire permet d’affiner des aptitudes sociales fondamentales qui seront utiles par la suite et qui finiront par jouer un rôle clé dans la réussite personnelle et économique», conclut Mme Pagani.

À propos de l'étude

Linda Pagani, auteure principale de l’étude, ainsi que François Lévesque-Seck, qui étudie actuellement sous sa direction, et Caroline Fitzpatrick, une de ses anciennes étudiantes, ont publié l’article «Prospective associations between televiewing at toddlerhood and later self-reported social impairment at middle school in a Canadian longitudinal cohort born in 1997/1998» dans la revue Psychological Medicine. Mme Pagani est professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. Elle est aussi chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et au Groupe de recherche sur les environnements scolaires du Fonds de recherche du Québec – Société et culture. Mme Fitzpatrick est professeure à l’Université Sainte-Anne à Halifax et chercheuse au Centre PERFORM de l’Université Concordia.


À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine

Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l'Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus rapides et d'avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit plus de 200 chercheurs, dont plus de 90 cliniciens, ainsi que 360 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand hôpital mère-enfant au Canada et le deuxième hôpital pédiatrique en importance en Amérique du Nord.

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