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Comment se développent les fonctions cognitives chez l’enfant

Source : Article rédigé par : Candice Satara-Bartko : https://lesprosdelapetiteenfance.fr/bebes-enfants/psycho-developpement/comment-se-developpent-les-fonctions-cognitives-chez-lenfant



Les expériences des neuroscientifiques ne cessent de le confirmer : le cerveau du bébé est très performant et ce dès la naissance. Mais les capacités intellectuelles des petits ne se développent pas toutes seules et de façon linéaire. Le point sur le développement cognitif du jeune enfant avec Josette Serres, docteure en psychologie du développement.




Comme il est loin le temps où l’on considérait que les bébés ne savaient que manger, dormir ou pleurer. Dès la naissance le nouveau-né fait preuve d’incroyables capacités, il est en quelque sorte déjà équipé pour apprendre.


La conception du développement de l'intelligence de l'enfant développée par Jean Piaget était linéaire liée à des stades bien précis qui conditionnaient chaque progrès. L’enfant devait passer par telle étape pour arriver à telle autre. Les dernières découvertes en neurosciences remettent aujourd’hui en cause ce modèle de développement cognitif par stades. Le développement intellectuel n’est pas linéaire, dans toute évolution il y a des progrès mais aussi des stagnations et des régressions. Pour pouvoir progresser, le bébé doit parfois faire marche arrière, perdre certaines notions au profit d’autres. La cognition indissociable du moteur

Il n’y a pas de développement cognitif sans activité et réciproquement. L’intelligence progresse chez l’enfant grâce aux activités motrices : c’est parce que le tout-petit a la possibilité de jouer et de manipuler qu’il peut appréhender le monde. La motricité globale, lorsque l’enfant grimpe, saute, se roule, lui permet de bien connaître les compétences de son corps et ainsi mieux comprendre l’environnement dans lequel il évolue.


Le cerveau progresse grâce au moteur et parallèlement l’acquisition d’une fonction motrice, comme la marche par exemple, dépend aussi de la maturation du système nerveux central. Les deux fonctions sont interconnectées mais aussi dépendantes de la dimension affective. Le tout-petit développe son intelligence en exprimant ses émotions et en les comprenant. L'intelligence dépend des capacités motrices et aussi de l'environnement dans lequel se situe l’enfant.


C’est pourquoi le rôle des professionnels et des parents est déterminant. Pour que le cerveau mature de façon harmonieuse, il est nécessaire d’accompagner le développement du bébé en respectant son rythme et ses besoins et en instaurant une éducation bienveillante. Des capacités précoces

Comparé aux autres mammifères qui marchent dès la naissance et se débrouillent tout seuls très rapidement, le bébé naît très prématuré. Son cerveau est encore immature, beaucoup moins câblé que celui des animaux, mais ce désavantage est une chance, parce que justement des milliers de connexions vont pouvoir se créer en dehors de l’utérus et ainsi tout au long de l’enfance.


Dès la naissance, des zones sont prêtent à être utilisées et définies pour recevoir un certain type de stimulations. Dans le lobe temporal gauche, certaines des connexions sont impliquées dans le développement du langage. Le nouveau-né âgé de quelques heures est capable de reconnaître sa langue maternelle avec laquelle il s’est familiarisé in utero.


Tout-petit, il a également le sens des nombres et cette faculté à manier les chiffres s’affine au fur et à mesure qu’il grandit.


Avant même de marcher, il possède les connexions qui lui serviront quand il fera ses premiers pas.


Les premières années, le bébé reçoit ainsi des milliers d’informations et son cerveau les traite à une vitesse phénoménale. Le cerveau du bébé, c’est 2 millions de connexions par minute entre 0 et 2 ans. L’enfant teste le monde pour le comprendre

Le cerveau du jeune enfant est capable de faire des statistiques pour acquérir des connaissances en un temps record. Ainsi, en fonction des événements qu’il rencontre, il émet des prédictions sur l’avenir. Son cerveau, en ayant été confronté à la même situation, la considère comme quelque chose de familier et susceptible de se produire à nouveau.


Exemple : la scène se passe à la crèche. Paul s’est rendu compte qu’avant d’aller prendre son repas, il se lavait les mains. Il fait une hypothèse qu’il pense être la plus probable. Tous les jours il se lavera les mains avant le déjeuner. Si l’événement se reproduit bien, son hypothèse de départ est confirmée. Notre cerveau cherche des régularités dans l’environnement pour pouvoir anticiper les événements. La surprise favorise la plasticité cérébrale

Mais si le programme de cet enfant change, surprise, il se retrouve alors face à une information nouvelle. Cela attire son attention. Son cerveau reçoit un signal d’erreur et il va immédiatement être extrêmement motivé pour trouver une solution. Les choses nouvelles favorisent les apprentissages. Et c’est pour cela qu’il est nécessaire que l’enfant teste, manipule, se trompe, comprenne, recommence. C’est ce qui lui permet de progresser.


Les choses nouvelles lui procurent de l’excitation et activent des neurotransmetteurs qui lui donnent du plaisir.


Vers l’âge de 4 ans, le cerveau commence à élaguer les réseaux de neurones qui ne lui sont pas utiles. Ce processus se nomme l’élagage synaptique. En d’autres termes, les neurones qui ne sont pas utilisés sont détruits. L’enfant perd des connexions pour ne garder que les plus importantes. Il garde ce qui va lui servir en fonction de ce qu’il a rencontré dans le quotidien. C’est bien pour cela qu’il n’y a pas deux cerveaux pareils : chaque expérience est individuelle.

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