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Vers la fin des devoirs à la maison !


Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’éducation, a annoncé le lancement prochain d’un dispositif pour accompagner les devoirs à l’école.


C’est un sujet qui fait débat depuis de longues années. D’un côté, il y a ceux qui estiment que les devoirs sont importants pour renforcer les apprentissages. De l’autre, ceux qui considèrent qu’ils contribuent surtout à augmenter les inégalités sociales entre les enfants issus de familles favorisées qui peuvent se faire aider et ceux dont les parents ont du mal à suivre les programmes scolaires.


Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’éducation, n’entend pas trancher cette querelle qu’il juge « stérile ». « Les deux ont évidemment raison, explique-t-il dans un entretien au magazine Le Point, publié jeudi 25 mai. En effet, il est important que chaque enfant puisse travailler individuellement, au calme, pour faire des exercices, répéter ses leçons ou exercer sa mémoire et son sens de l’analyse. Mais, il est évident aussi qu’il y a des disparités entre élèves suivant la situation familiale. Dépasser ce problème,demande une ligne claire. »


« Devoirs faits »


« Nous lançons le dispositif” devoirs faits” dès la rentrée prochaine, l’objectif est que les enfants rentrent chez eux devoirs faits », a-t-il ainsi déclaré vendredi 26 mai à la presse, après un discours prononcé lors du 94e congrès de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep), dans le Palais des Papes à Avignon.


« Ça signifie que des devoirs, il y en a, mais qu’ils ne sont pas faits pour être faits à la maison mais plutôt dans l’établissement, de façon à créer une forme de tranquillité en famille sur ces sujets, d’amenuiser les inégalités qui peuvent exister entre les familles », a poursuivi l’ex-directeur de l’Essec, ancien numéro deux du ministère dont il vient de prendre les rênes.


L’ancien recteur de l’académie de Créteil a promis « de premières applications » dès septembre de ce système, dont les détails et les modalités seront annoncés « bientôt » : « Je vais écouter les acteurs pour affiner ce processus (…) on va s’adapter à chaque cas, par exemple au collège cela peut prendre la forme d’études dirigées de 16 heures à 18 heures le soir dans tous les collèges, et pas seulement en éducation prioritaire. »


Inégalités sociales et scolaires


« Les deux parents travaillant, ça devient de plus en plus difficile pour les familles de faire les devoirs avec leurs enfants », a rappelé Valérie Marty, présidente de la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves. « Offrir des devoirs encadrés, dirigés, c’est une bonne chose », a-t-elle jugé sur BFMTV, saluant « une réforme pour lutter contre les inégalités sociales et scolaires ».


Il est vrai que les devoirs sont un sujet de tensions dans de nombreux foyers. Les parents, qui ne sont pas toujours pédagogues, peuvent vite s’énerver lorsque l’enfant ne comprend pas ou n’est pas assez attentif. En outre, ils imposent parfois un mode de raisonnement ou une façon de faire qui ne correspond pas à ce qu’attend l’enseignant.


Des journées trop longues


C’est l’un des arguments de la FCPE, qui milite depuis longtemps contre les devoirs et qui se réjouit donc de cette nouvelle annonce. « Nous avons toujours dit que les devoirs à la maison étaient sources d’inégalités et d’énormément de conflits, déclarait Liliana Moyano, la présidente de la fédération de parents d’élèves, jeudi 25 mai au micro de RTL. Que les devoirs soient faits pendant le temps scolaire, c’est très bien, mais notre inquiétude porte sur l’organisation de la journée qui est déjà trop longue. On attend avec beaucoup d’impatience de rencontrer le ministre. »


Au moment où Jean-Michel Blanquer s’apprête à revoir la réforme des rythmes scolaires, qu’il n’entend pas abroger mais rendre plus souple en renvoyant la décision aux communes, beaucoup de parents s’interrogent en effet sur le temps de présence des enfants à l’école. « Nous ne souhaitons surtout pas que les journées soient plus longues qu’aujourd’hui, insiste Liliana Moyano. Il faut des discussions dans la classe, avec l’enseignant, et tout mettre en place pour que tous les enfants réussissent. » À ce jour, le ministère n’a pas encore précisé si ce temps d’étude accompagné était obligatoire, ni par qui il serait supervisé.


Source : Paula Pinto Gomes : http://www.la-croix.com/Famille/Education/Faut-faire-devoirs-lecole-maison-2017-05-25-1200850074






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