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Hyperactivité : et si c’était une apnée du sommeil ?


Votre enfant est agité, a du mal à se concentrer, se met facilement en colère ? Et si vous vous penchiez sur ses nuits ? Du ronflement à l’apnée, les troubles respiratoires obstructifs du sommeil de l’enfant (TROS) peuvent influer sur son comportement. Les explications du Dr Annick Andrieux, pneumopédiatre au Pôle d’Exploration des Apnées du Sommeil à Bordeaux.


Chez l’adulte, les apnées du sommeil entraînent une fatigue dès le réveil, même après une bonne nuit de repos.


Mais chez l’enfant, c’est différent. Quand il dort mal à cause de troubles obstructifs du sommeil, il est rarement somnolent la journée. Cela a plutôt des effets sur son comportement : agitation, impulsivité, difficulté à se concentrer …

« Il existe bien sûr des enfants qui ont un véritable Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) qui ont été diagnostiqués, explique le Dr Annick Andrieux. Mais, à côté de cela, nous voyons des enfants qui ont des troubles du comportement qui s’en rapprochent. S’ils ronflent de manière régulière, il faut s’interroger sur la qualité de leur sommeil. »

Les troubles du comportement à surveiller : une hypertonicité, un enfant qui passe sans cesse d’une activité à l’autre, qui ne tolère pas le non, qui a du mal à se concentrer à l’école ou encore qui se met en colère pour un rien, toujours à fleur de peau.


Du ronflement à l’apnée

Chez l’enfant, on parle de « troubles respiratoires obstructifs du sommeil » qui vont du simple ronflement à l’apnée (interruption totale du flux respiratoire) en passant par une respiration difficile qui gêne l’enfant pendant la nuit (hypopnée). Mais même au stade primaire, celui du ronflement, cela peut altérer le sommeil au point d’entraîner des troubles du comportement.

Entre 2 et 6% des enfants de 2 à 8 ans seraient touchés et certains adolescents aussi. « Cela peut commencer dès les premiers mois mais cela se révèle plutôt vers 18 mois-2 ans. Quelques indices peuvent alerter les parents : un enfant qui respire par la bouche, qui transpire en dormant, qui n’a jamais fait ses nuits, qui fait des rhumes à répétition », indique la spécialiste.


Ce qui gêne la respiration

Comme chez l’adulte, cela touche plus particulièrement les enfants obèses, dont le risque est multiplié par 4 ou 5. Les dépôts graisseux le long du pharynx diminuent le volume du conduit respiratoire.


Ensuite, ces troubles peuvent venir de différents types d’obstruction : - Une obstruction nasale, due par exemple à une allergie, des rhinopharyngites répétées ou une hypertrophie des végétations adénoides.

- De grosses amygdales.

- Un faible tonus ou un problème de motricité de la langue. Avec, la nuit, un risque d’étalement de la langue vers l’arrière de la gorge pouvant gêner le passage de l’air. Par exemple, certains enfants ont de mauvaises habitudes de succion avec la tétine ou prennent le biberon tard. La langue ne se place pas correctement au moment de la déglutition.


Plus on s’occupe tôt du problème, mieux c’est. « Pour les enfants qui ne respirent que par la bouche, la mâchoire ne grandit pas correctement, remarque le Dr Andrieux. Une fois adultes, ils ont davantage de risque de faire des apnées du sommeil. »

Chez l’enfant, en plus des troubles du comportement, ces troubles obstructifs peuvent entraîner une diminution de l’appétit avec des répercussions sur la croissance, des difficultés d’apprentissage à l’école et rarement une augmentation de la pression artérielle.


Une prise en charge multi-facettes

Dans chaque grande ville, le mieux est de se rapprocher de centres de compétence qui travaillent en réseau avec différents professionnels de santé. Ils peuvent mettre en place une prise en charge à plusieurs niveaux.


- Le kinésithérapeute : Il propose une rééducation linguale, pour travailler le bon placement de la langue.


- L’orthodontiste : Il aide à rattraper le retard de croissance de la mâchoire par une expansion maxillaire.


- L’ostéopathe : Il agit sur la structure crâno-faciale.


- Le nutritionniste : Dans les cas d’obésite, il propose un programme alimentaire et une activité physique adaptés.


- L’ORL : Il juge de la pertinence d’une opération pour enlever les amygdales ou les végétations, en cas d’obstruction nasale.


- Le médecin spécialiste du sommeil de l’enfant : Il assure un suivi régulier et la coordination des différents soins nécessaires à l’enfant dans la durée. Il peut également recommander un traitement par PPC (pression positive continue) une petite machine qui insuffle de l’air par le nez la nuit pour désobstruer les voies aériennes. « Cela permet, dans certains cas difficiles, d’enlever la fatigue de l’enfant en quelques semaines, note le Dr Andrieux. Cela peut être vraiment utile pour les pré-adolescents ou adolescents, fatigués et en décrochage scolaire. L’enfant le garde le temps de la prise en charge, car la rééducation chez le kiné ou l’orthodontiste peut durer plusieurs années. Mais c’est l’assurance d’être tranquille ensuite à l’âge adulte. »


Source : http://www.femmeactuelle.fr/enfant/enfants/sante-psycho/hyperactivite-apnee-du-sommeil-37372

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