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Avec le cannabis, le cerveau est mal irrigué


La plus grande étude réalisée à ce jour par imagerie cérébrale des consommateurs réguliers de cannabis révèle une baisse de plus de 10 % de l’irrigation sanguine de leur cerveau.


Les chercheurs d’un institut californien spécialisé ont comparé la circulation sanguine du cerveau au repos de près de 1000 fumeurs réguliers, reçus dans neuf cliniques du pays, à celle de témoins sains. Cette mesure a été faite par imagerie TEMP, une forme proche du PET-Scan qui permet d’évaluer le flux sanguin en 3D dans tout le cerveau.


Elle a révélé que dans plus de neuf cas sur dix, l’irrigation sanguine s’avère inférieure à la normale. Cette réduction est particulièrement marquée dans des régions telles que l’hippocampe, impliqué dans l’apprentissage, l’attention et la mémoire, ainsi que le cervelet, responsable de la bonne coordination des mouvements.


Ces résultats corroborent la détérioration de ces facultés observée chez les consommateurs réguliers de cannabis. "De plus, précise Valérie Wolff, neurologue aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, cette étude est en accord avec ce que nous avions montré précédemment chez des consommateurs encore jeunes de cannabis victimes d’attaques cérébrales qui présentaient des rétrécissements réversibles des vaisseaux cérébraux, notamment de l’artère postérieure qui irrigue l’hippocampe. De telles anomalies n’existent pas avec le tabac seul et pourraient expliquer en partie l’augmentation récente du nombre des AVC (accident vasculaire cérébral) observée chez les moins de 50 ans en Europe et aux États-Unis".


La chercheuse, qui a déjà trouvé que la consommation régulière de cannabis était un facteur de risque d’infarctus cérébral du jeune adulte, lance maintenant une étude multicentrique pour l’évaluer en France.


D’autres études ont déjà mis en évidence une réduction de la matière grise du cerveau en fonction de la consommation de cannabis.


Plusieurs indices suggèrent que cette faible irrigation du cerveau peut être directement attribuée au cannabis. Tout d’abord, des complications cardiovasculaires ont aussi été retrouvées chez ses consommateurs réguliers.


Ensuite, d’autres études ont déjà mis en évidence une réduction de la matière grise du cerveau en fonction de la consommation de cannabis, preuve d’un effet délétère global sur le cerveau.


Enfin, le THC, l’un de ses principes actifs, réduit directement la respiration des cellules nerveuses et donc leur activité. Il altère l’activité des mitochondries, les structures chargées de produire de l’énergie dans les cellules, ce qui suffit à perturber la capacité à mémoriser ce que vient de montrer chez la souris une équipe du Neurocentre Magendie à Bordeaux dans la revue Nature.


L’étude publiée par les chercheurs américains dans la revue Journal of Alzheimer’s Disease avait pour objectif initial de mieux connaître l’effet du cannabis sur le cerveau car sa consommation est déjà autorisée dans dix États américains pour traiter la maladie d’Alzheimer. L’hippocampe étant aussi l’une des premières structures du cerveau lésées par cette maladie, ils en concluent que le cannabis doit être utilisé avec prudence. De plus, si les preuves de la nocivité du cannabis sur le développement et le fonctionnement du cerveau ne cessent de s’accumuler, aucune étude clinique n’a encore démontré un quelconque intérêt thérapeutique de ce produit a récemment rappelé une enquête approfondie parue dans la célèbre revue JAMA.



Source : http://sante.lefigaro.fr/article/avec-le-cannabis-le-cerveau-est-mal-irrigue

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